Lettre - Les Souliers d’Eulalie — Script audio complet pour narration Suno
Les Souliers d’Eulalie — Script audio complet pour narration Suno
(À dire ou générer avec rythme lent, voix grave et douce, ambiance gothique et hivernale.)
🎧 Paramètres généraux
- Langue : Français
- Voix : Féminine grave, posée, légèrement éraillée
- Style : Conte narratif poétique, lent, mystérieux
- Ambiance : piano ancien, vent, feu, écho de cloître, cloches lointaines
- Tags musicaux : cinematic, gothic, winter, storytelling, haunting, ethereal
- Tempo suggéré : ~65 BPM
🎙️ PARTIE I — La Cordonnière et le Chat
(Ambiance : calme, mystère, lointain vent dans un cloître)
On dit qu’autrefois… dans un couvent perché sur la colline,
vivait une cordonnière nommée Eulalie.Elle passait ses nuits à raccommoder les chaussures des nonnes disparues.
Pas par charité. Par devoir.
Et chaque nuit, à minuit pile,
quand les cloches invisibles sonnaient trois fois,
son chat, Tintin, filait entre les tombes.On disait que si tu le suivais,
tu trouvais une porte, derrière l’autel,
une porte qu’on ne voit que quand on a déjà perdu quelque chose d’important.Eulalie, elle, avait perdu sa voix.
Alors, une nuit… elle a suivi le chat.
(musique : note grave de piano, tintement de cloche, silence)
🎙️ PARTIE II — La Chambre
(Ambiance : écho froid, frottement de cuir, murmures discrets)
Derrière l’autel, la porte était là.
Et derrière la porte… une chambre.
Des murs couverts de lacets bleus,
de semelles usées,
de clous tordus.Au centre, une paire de souliers blancs.
Ils tournaient tout seuls sur un socle de marbre.Sur la pierre, une phrase gravée :
« Celui qui répare les pas des autres finit par marcher sans bruit. »Eulalie a touché le cuir.
Un froid lui est monté dans la gorge.
Et sa voix est revenue.
Mais ce n’était plus la sienne.Grave. Lente.
Vieille comme la pierre.
(bruit de vent dans un couloir, musique suspendue, respiration lente)
🎙️ PARTIE III — Le Pantin et la Renaissance
(Ambiance : atelier spectral, coups de marteau lointains, musique en tension)
Une nuit, elle est revenue.
Le pantin de cuir l’attendait.À sa taille. Vide.
Sauf les yeux : deux boutons noirs.« Il faut bien quelqu’un pour finir le travail »,
disait la voix.Les fils sont descendus du plafond,
se sont liés à ses bras, à ses chevilles.Le cuir l’a recouverte, point par point,
souvenir par souvenir.Sous la peau, les armoiries de sa famille d’accueil :
trois étoiles, une clef, un sabot.« Tu ne seras plus celle qui raccommode.
Tu seras celle qu’on porte. »Alors la Chambre s’est effacée.
Eulalie s’est levée, vêtue de mémoire et de silence.
Elle parla enfin :
« Que ceux qui ont perdu marchent encore.
Que ceux qui ont marché soient entendus. »Et les souliers dansèrent.
Lentement. Lumineusement.
(fond musical : cordes en montée lente, souffle de vent chaud, fondu lumineux)
🎙️ PARTIE IV — Épilogue : Le Chat et les Pas Perdus
(Ambiance : feu de cheminée, craquement, voix proche du micro, intimité)
Des années ont passé. Peut-être des siècles.
Ce soir, près du feu, des enfants écoutent un vieux chat noir raconter une histoire.
« Vous savez, les petits, avant ici, y avait un couvent.
Et dedans, y vivait une cordonnière. Eulalie qu’elle s’appelait.
Elle raccommodait les pas des morts pour que les vivants ne se perdent pas. »Les enfants rient.
Tous, sauf une fillette aux cheveux clairs.Elle porte une chaussette blanche, un peu trouée au gros orteil.
Le chat la regarde.
Ses yeux sont deux lunes anciennes.« Et toi, petite… tu sais d’où elle vient, ta chaussette ?
Elle vient d’Eulalie.
Elle t’écoute marcher. »Trois craquements dans le feu.
Trois coups de cloche invisibles.Le chat descend du tabouret.
Ouvre la porte.Dans la neige, deux traces apparaissent :
des pas de femme, légers, qui ne s’enfoncent pas.« Moi ? Je ne fais que raconter.
Mais souviens-toi, petite…
Les souliers tournent encore. »
(la voix s’éteint, restent seulement le feu et le vent – fondu au silence)
Fin du conte.